Les Seigneuries

Le territoire de la paroisse, unité religieuse et administrative, est divisé en deux seigneuries, celle de Montesson et celle de La Borde. La seigneurie de la Borde est trois fois plus étendue que celle de Montesson, mais l´ensemble du terroir est cultivé par les habitants de la paroisse qui tous vivent au village.

L´existence du fief de Montesson est attestée par un document de 1239 : l´écuyer Jehan de Montjoie cède « le fief et ses appartenances » à l´abbaye de Joyenval ( aujourd´hui sur la commune de Chambourcy). Puis la seigneurie de Montesson appartient au prieuré de Conflans-Sainte-Honorine jusqu´au milieu du XVIème siècle.

A partir de 1564, les de Pileur, de petits officiers de justice d´origine normande, deviennent seigneurs de Montesson : ils ont tout simplement acheté le domaine et les droits seigneuriaux y afférant. Parmi eux, Justine de Pileur dite « Dame de Montesson » , seigneure (sic) à part entière , puis ses fils, les sieurs Portail, également seigneurs de Chatou.

En 1761, les deux seigneuries sont achetées par Henri Léonard Bertin, baron du Périgord . Bertin est un homme d´Etat aux talents multiples, lieutenant général de police de Paris, puis ministre de Louis XV et de Louis XVI. Passionné d´agronomie, il crée avec Parmentier des sociétés d´agriculture. Il expérimente ses idées dans ses domaines de Chatou et de Montesson : culture de pommes de terre, prairies artificielles, élevage de moutons mérinos... Le parc seigneurial de Bertin, mi-parc d´agrément, mi-potagers et prairies, correspond approximativement au quartier actuel du Parc Penet.
Bertin émigre en 1791, les deux seigneuries sont acquises par le marquis de Feuquières qui décède peu après. La Marquise de Feuquières est arrêtée, elle est guillotinée en juin 1794 sur des accusations formulées par la municipalité de Chatou. Quand le parc seigneurial est vendu en 1804, il existe un château inachevé à l´emplacement du square Aristide Briand ; il ne figure plus sur le cadastre de 1820.

La seigneurie de La Borde est constituée à partir d´un fief dépendant du seigneur de Maisons, à une date inconnue. Olivier le Daim, âme damnée de Louis XI, en est brièvement le seigneur avant d´être pendu au gibet de Montfaucon en 1484. Son successeur est Etienne de Vesc, ami et conseiller de Charles VIII. La seigneurie est ensuite achetée par de petits officiers royaux, qui y ont ferme et manoir où ils résident, ainsi les Dodieu de 1581 à 1746. En 1789, l´héritier de la seigneurie est un enfant de 8 ans, le comte Jean Marthe Félicité de Bruyères-Chalabre.